jeudi 26 avril 2007

Clockwork Silent Undoing

The Slithy Toves

Vide. Mon torve sourire larve à la proue.

Nue. Elle attend. Elle ne vit plus que dans l'espoir d'avoir une vie. Maintes fois maltraitée. Oubliée. Humiliée. Elle attend, que l'on se consacre un peu à elle. Qu'on lui donne un sursis. Mourir sans être passé par la case "vie", quelle idée abjecte... En vain, elle compte les instants vécus. Rien ne lui vient, elle voyage, nue, et vide, en amnésie. Tout lui semble spectre et fantasme, les nuits seules sont le souvenir. Les rêves absurdes, les rêves idiots, tout lui revient soudain. Mais elle se ravise. Une vie de rêve, tout n'est pas perdu. Elle n'attend plus. Elle s'endort, nue. Elle ne s'éveillera ni ne rêvera plus.
Ses doigts tressautent, et transpirent. Les larmes ne coulent plus. Elle est autre, autrement faite. Elle vit pour s'inspirer, les mouvements déliés et la voix silencieuse. Elle s'achemine lentement dans les sillons, la pensée qu'elle escalade tombe en miettes, froides et brèves. Elle retombe. Mais qu'importe, elle n'est plus nue, elle n'est plus seule. Elle reprend son ascension légère, sur une unique et longue bandelette de soie. Les images s'offrent à elle et dévalent la pente comme sur une pellicule ancienne. Elle les parcourt avec ravissement, autant de nouveaux bijoux qu'elle ne peut pas garder. Mais qu'importe, elle les reverra en pensée, qu'elles viennent, ce n'est qu'une idée. Les soleils oubliés bondissent, joueurs, se posent sur son épaule, se nouent à ses cheveux.
Dehors, le corps blanc et froid se tarit. Mais une autre forme apparaît. Elle vit. La silhouette se penche, prend dans ses bras la chair anihilée. Les contes de fées sont de belles inepties. La forme pleure, et souffle, sur le corps refroidi. Sur les lèvres durcies, elle dépose un dernier baiser. Les soleils oubliés vont s'éteindre, les trop longs sommeils se transforment en flux, plus d'images en pensée, le tombeau des idées se referme, la morte est oubliée. L'oubli, cette fois, est justifié.


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